Pourquoi supprimer les pesticides ?

Les pesticides sont stockés dans le sol ou se retrouvent dans les eaux de surface, puis dans les nappes souterraines par ruissellement. Il faut ensuite traiter ces eaux à grand frais pour les rendre potables. Ils sont aussi volatiles et polluent l’air ainsi que les sols, qui abritent 80% de la biomasse vivante. Ces habitants peu connus ont un rôle essentiel dans le cycle de vie des sols. La flore (les racines) et la faune creusent des galeries qui permettent à l’eau et à l’air de circuler dans les sols. La microflore (bactéries, champignons..) décompose les matières organiques et recycle les éléments nutritifs. Les pesticides tuent les bonnes bactéries, et encouragent la prolifération des mauvaises qui à la longue rendent les sols «  morts »... Certaines molécules s’accumulent dans les organismes vivants et génèrent des dizaines de maladies au point que dans certains pays comme les Etats Unis, on ne sait plus comment s’en débarrasser. Ces produits sont donc une vraie menace pour l’environnement.

Les pesticides sont nocifs pour la santé de l’homme. Le glyphosate très répandu dans le commerce, en est un composant actif qui fait l’objet de vifs débats au niveau national et international. La manipulation de ces produits conduit à de nombreux symptômes comme des nausées, des symptômes respiratoires et cutanés. Selon l’organisation Mondiale de la Santé (2015), ou une étude de l’INSERM de 2013, l’exposition à ces produits à long terme est encore plus grave avec l’apparition de diverses maladies : cancers, de Parkinson ou d’effets de perturbation endocrinienne. On sait que nombre d’agriculteurs qui utilisent ces pesticides à haute dose sont les premières victimes de ces maladies. Il reste que notre nourriture contient des pesticides et que notre corps en contient. La preuve a été donnée en 2017 par Marie-Monique Robin, qui avec 29 autres personnes a fait analyser son urine. Les résultats sont sans appel : « Nous avions tous des résidus de glyphosate dans nos urines à un niveau moyen équivalent à 12 fois à ce qui est autorisé dans l’eau ». Parmi elles les personnes qui mangent « bio » ont des taux bien inférieurs aux autres. A quand la généralisation des cantines « Bio » pour nos enfants ?

L’incidence sur la santé des animaux est aussi soupçonnée. Les insecticides tuent par définition des insectes (rampants et volants) qui entrent dans la chaine alimentaire d’autres animaux comme les oiseaux, les papillons, etc… On sait déjà que 80% des insectes ont disparu en Europe et que le déclin de 30% des oiseaux est une réalité aujourd’hui. Les néonicotinoides qui sont responsables du déclin des abeilles sont aussi soupçonnés par l’agence européenne de sécurité des aliments. L’agence estime que deux de ces molécules « peuvent avoir une incidence sur le développement du système nerveux humain ».