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Tout le monde aime regarder une cheminée où brûle un bon feu de bois. C’est un héritage de la nuit des temps et ça ne peut que faire du bien ! Le nombre de foyers utilisant le chauffage au bois a beaucoup augmenté depuis le début des années 2000. Le bois-énergie est appelé à se développer car il est considéré comme une énergie renouvelable et un grand nombre de chaufferies pour le chauffage collectif et même de production d’électricité sont en projet. Ceci s’explique par son prix concurrentiel par rapport aux autres combustibles. Cependant, le chauffage au bois est très polluant et est la source d’environ 30% de la pollution qui cause 50 000 morts prématurés par an en France dont environ 10 000 en Ile de France. Un sondage (2014) a montré que seuls 6 % des foyers interrogés pensent que le chauffage au bois peut être une source de pollution de l’air et 40 % ont le sentiment que ce mode de chauffage est positif. Il y a donc des idées reçues qui ont la vie dure !
Que dit la réglementation ?
Depuis 2009, la France parmi d’autres pays européens a été mise en demeure de se conformer aux normes européennes de pollution atmosphérique dans ses grandes agglomérations pour respecter la santé des citoyens, malgré trois Plans de Protection de l’Atmosphère (PPA) depuis 2005. Par exemple en 2013, un arrêté inter-préfectoral de l’Ile de France en vue de respecter le PPA a été cassé avant sa mise en application à cause de son impopularité ! Actuellement, bien que les niveaux de pollution soit en diminution, nous sommes toujours en dehors des normes européennes qui pourtant sont bien moins contraignantes que celles recommandées par l’OMS. La France et huit autres pays européens sont mis en demeure par Bruxelles, sous peine de lourdes amendes de présenter un plan crédible de retour à une bonne qualité de l’air. Un plan national (PPA2018) est en cours de discussion avec l’UE ; une feuille de route est en cours d’élaboration pour l’Ile de France.
Le chauffage au bois est-il compatible avec un développement durable ?
La définition couramment admise du développement durable est celle formulée par les Nations Unies en 1987 (rapport Bruntland): C’est un développement qui répond aux besoins du présent (points de vue économique, écologique et social) sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
Le bois : un combustible pas cher
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Le bois est vendu sous plusieurs formes : bûches, plaquettes et granulés. Les particuliers utilisent les bûches pour leur cheminée ou les granulés pour leurs chaudières ou poêles. Les centrales de chauffe utilisent généralement des plaquettes ou des granulés. Les granulés sont faits à partir de la sciure et des copeaux provenant de scieries ; ils sont comprimés en bâtonnets de quelques millimètres de diamètre sous haute pression sans adjonction d’agglomérant. Les prix des différentes sources d’énergie de chauffage en petites quantités pour les particuliers sont indiqués dans le tableau ci-contre. Le bois est concurrentiel avec le gaz du point de vue économique. Ceci est également vrai pour l’approvisionnement des grandes centrales de chauffe.
La ressource forestière est très limitée localement.
Les prélèvements de biomasse en forêt sont compensés en principe par la croissance naturelle des arbres ; le CO2 émis par la combustion est réabsorbé par la croissance de la biomasse. Le bois est même considéré comme la principale source d’énergie renouvelable (50% de l’ensemble) en vue de respecter les engagements de la France à la COP21, d’où le développement des centrales collectives de chauffe au bois.
L’exploitation du bois comme énergie renouvelable se base sur une gestion durable des forêts.
- On doit laisser suffisamment de bois mort sur place, pour un maintien de l’écosystème qui assure la bonne santé d’une forêt.
- 75 % des forêts en France sont des propriétés privées, beaucoup sont petites (2ha en moyenne) ou difficiles d’accès, peu rentables et peu exploitables.
- La condition pour que le bois soit une énergie renouvelable impose qu’il soit utilisé localement puisque l’énergie du transport (utilisant du gasoil) et des engins d’exploitation doit être comptabilisée. Or les besoins croissants en France imposent aujourd’hui d’importer du bois des forêts d’Amérique du sud et du nord. !
L’exemple de la grosse chaufferie de Gardanne prévue pour 150 MW et une consommation de 880 000 tonnes de bois par an (2400 t/jour) a montré que le bois des forêts dans un rayon de 350 km ne suffit pas, alors que l’étude d’impact initiale n’avait considéré la ressource forestière que dans un rayon de 3 km autour de la centrale. En conséquence, le tribunal administratif de Marseille n’a pas autorisé la mise en service pour cause de déforestation de la région ! On voit bien que la sur-exploitation de la forêt est une catastrophe écologique locale. Que dire de la déforestation en Amazonie ou au Canada pour compenser le manque de bois en Europe. Ceci est au détriment du réchauffement climatique censé être le problème à résoudre initialement.
C’est là que le bois blesse car en brûlant il émet des particules fines. Ces particules ont une signature chimique qui permet de tracer leur origine. AirParif, chargé de mesurer la qualité de l’air en Ile de France, a mené entre 2009 et 2011 une étude des particules fines de 10 microns (dites PM10) de l’atmosphère en Ile de France. Le résultat montre qu’en ce qui concerne le chauffage
résidentiel, le bois est responsable de 88% des particules fines émises alors
qu’il ne représente que 5% de l’énergie totale apportée (voir diagramme ci-dessous).
Le chauffage résidentiel émet environ 1/3 des PM10, les transports en émettent aussi 1/3, et le reste est produit par la construction, l’agriculture et l’industrie. Si pour simplifier on a des répartitions similaires dans toute la France, on peut voir qu’en remplaçant par magie toute l’énergie du chauffage au bois par une énergie propre, il y aurait 29% de PM10 en moins dans les grandes agglomérations françaises, et beaucoup de morts prématurés seraient évités.
Par ailleurs, les foyers ouverts des particuliers sont une source importante de pollution intérieure par les particules fines, affectant la santé des usagers, ce qui est très souvent ignoré !
Comment se chauffer au bois en polluant moins
· Utiliser un autre type de chauffage comme chauffage principal : électrique ou gaz
· Pour les feux d’agrément :
o transformer sa cheminée à foyer ouvert avec un insert récent au label flamme verte 5 étoiles. Il y a des subventions accordées par la région Ile de France et bientôt la Métropole Grand Paris.
o Utiliser du bois sec de bonne qualité, surtout pas de bois de construction.
o Allumer le feu sans fumée avec un allume feu (pas de papier, ni de carton qui fument beaucoup)
· Pour les chauffages d’appoint : Utiliser un chauffage électrique ou un poêle à granulés au label flamme verte 5 étoiles.
· Equiper les cheminées de filtres à particules de type catalytique ou électrostatique comme on en trouve en Suisse mais ce sont des objets coûteux non encore subventionnés en France.
Limiter le nombre des grandes centrales de chauffe collectives et les équiper de filtres