Le Plan Climat Air Energie territorial (PCAET) de GPSO est toujours dans la phase de concertation depuis les 3 réunions publiques de décembre 2018 et de septembre 2019, des ateliers en février 2019, sur la vulnérabilité et adaptation au changement climatique, la consommation responsable, déchet & économie circulaire, la mobilité et la qualité de l’air, la réduction de la consommation d’énergie, rénovation énergétique, énergies renouvelables et de récupération. Les discussions lors de ces ateliers et l’analyse détaillée du diagnostic qui a été publié, nous a permis de nous pencher sur la réalité de l’empreinte carbone de notre territoire par rapport à d’autres territoires et d’analyser les pistes pour réduire nos émissions des gaz à effet de serre.
Ces plans visent à respecter les engagements de la France de baisse de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) selon trois étapes moins 20 % en 2020, moins 40 % en 2030 et moins 75 % en 2050 par rapport à 1990. Ces objectifs ambitieux vont être très contraignants si on veut les atteindre. Les PCAET ont été précédés de Plans Climat Energie Territoriaux mis en œuvre dès 2005 ayant des objectifs similaires qui n’ont pas donné de résultats tangibles puisque l’on constate des émissions de GES en 2016 semblables à celles de 2009. Pour GPSO, le bilan des émissions en 2009 est de 1,41 million de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (CO2) et 1,477 million de tonnes en 2016, d’où une absence d’effets du plan en 7 ans.
Comment élabore-t-on un PCAET ?
Elle passe par un diagnostic des émissions secteur par secteur d’activités du territoire afin d’identifier les points sur lesquels faire porter les efforts. C’est au niveau du diagnostic qui aboutit à déterminer un bilan d’émission rapporté au territoire et ramené à l’individu ou empreinte carbone pour mieux sensibiliser les citoyens que le bât blesse. En effet, l’ADEME dans son guide recommande que les territoires regardent ce qui se fait chez les uns et les autres et qu’ils comparent afin d’harmoniser leurs stratégies. L’ADEME a décrit sa stratégie pour la France entière qui aboutit à une empreinte carbone moyenne par français de 10,8 tonnes d’équivalent CO2 par an. Or, on constate que les diagnostics des territoires de notre pays ne portent pas sur des secteurs comparables…En effet, si l’on veut déterminer l’empreinte carbone du citoyen il est nécessaire d’évaluer toutes les implications de celui-ci tant dans ses achats, que ses voyages, son chauffage, ses transports, ses déchets etc…. Or, certains territoires n’ont pas raisonné ainsi et se sont contentés d’évaluer la production de GES à l’intérieur du territoire, oubliant les mouvements des citoyens vers les autres territoires et les importations de biens, marchandises et aliments. Cette évaluation est réduite au cadastre du territoire, dans ces conditions, ce n’est pas l’empreinte carbone des citoyens qui est évaluée mais seulement les émissions internes au territoire.
Analyse comparative de 4 PCAET : Métropole Grand Paris, La ville de Paris, GPSO et Est Ensemble
Dans le tableau ci-dessous nous avons comparé les émissions de GES de quatre territoires, la Métropole du Grand Paris (MGP), la ville de Paris, GPSO et Est Ensemble (Seine-St Denis). Les secteurs où il nous semble y avoir une sous-estimation des émissions ont été surlignés en jaune. Nous sommes partis d’une idée simple découlant de l’analyse statistique et des données économiques de l’INSEE. La population de GPSO représente 4,5 % de la population de la MGP et habite un territoire richement doté en activités tertiaires donc des revenus parmi les plus élevés de notre pays ce qui implique à la fois des déplacements personnels et professionnels importants ainsi qu’une consommation de biens élevée. Ce sont ces considérations qui ont attiré notre attention sur la très faible émission de GES des habitants de GPSO.
Ainsi, le diagnostic de GPSO ne prend pas en compte les déplacements des personnes et des biens entre les territoires (importations) ce qui sous-estime ce poste. De même, il fait comme Est Ensemble l’impasse sur le transport aérien (personnes et biens) qui est un poste important pour Paris et la MGP. De ce fait il minore la contribution de l’alimentation de la population en ne tenant pas compte des importations et oublie la consommation de biens comme Paris et Est Ensemble. Quant aux déchets, GPSO, qui abrite un gros incinérateur brûlant près de 500 000 tonnes d’ordures ménagères résiduelles, ne prend pas en compte tous les postes d’élimination des déchets principalement ceux des commerces et des activités tertiaires. Concernant le poste chauffage résidentiel, le chiffrage paraît faible tout comme celui lié chauffage du tertiaire quand on sait via l’INSEE que GPSO se classe tout près de la Défense pour la surface de bureaux. On peut se demander alors si l’évaluation des émissions de GES en 2009 n’a pas été fortement sous-évaluée et que celle de 2016 est artificiellement bridée en ne considérant que les émissions internes au territoire. En effet, en prenant les exemples de la MGP ou de la ville de Paris, GPSO pourrait avoir quasiment doublé ses émissions de GES entre 2009 et 2016…ce qui pour un plan de réduction des émissions montrerait sa totale inefficacité.
depuis
La Métropole du Grand Paris n’a pas inclus formellement le transport aérien dans son calcul du bilan de GES mais comme elle l’a évalué et donné dans son rapport nous l’avons pris en compte pour les comparaisons
Les remarques résumées de Chaville Environnement sur le Plan Climat de GPSO
· *L’empreinte carbone de GPSO est 60% meilleure que Paris. Pourquoi ? GPSO a oublié de comptabiliser les échanges avec l’extérieur du territoire alors que Paris l’a fait. Il est difficile d’apprécier les efforts à faire sur ce point.
· * Le réchauffement climatique est pire que prévu selon les dernières prévisions du GIEC (ce n’est pas 1,5 °C mais près de 5-6°C d’augmentation moyenne de température à la fin du siècle) et reprise par le Haut Conseil du Climat Français. Les mesures annoncées sont qualifiées de « mesurettes » pas à la hauteur des enjeux.
· *La résilience des villes devant la fréquence des canicules passe par la conservation des arbres, qui sont des climatiseurs naturels. Ce n’est pas ce que l’on constate avec l’abattage de centaines d’arbres lors de projets d’urbanisation ou de requalification des routes. Leur état sanitaire et leur dangerosité sont souvent prétextés pour les faire disparaitre.
*GPSO n’a pas prévu de budget spécifique pour ce plan, ce qui en diminue fortement sa crédibilité.