La question posée est importante puisque les arbres sont une composante essentielle du paysage urbain, mais elle est complexe. Les arbres représentent un potentiel climatisant naturel et sont indispensables aux citadins. Pourtant la question de leur potentiel allergique est souvent posée.
Alors que les allergies au pollen se multiplient dans la population, une étude de l’Agence nationale de sécurité alimentaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), publiée jeudi 20 mars 2014, met en garde sur l’impact aggravant de l’élévation des températures et de la présence de polluants chimiques dans l’atmosphère sur ces réactions allergiques. On peut rajouter les oxydes d’azote et les particules fines qui sont une composante importante des polluants de l’air à cause des véhicules thermiques et du chauffage urbain.
Les arbres sont émetteurs de pollen et peuvent être suspectés d’être allergènes.
Le réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) a publié en 2016 un guide d’information sur la végétation en ville, qui donne quelques messages utiles pour les non-initiés.
Qu’est-ce que l’allergie ?
C’est une réaction anormale de l’organisme face à des substances extérieures appelées allergènes. Ces substances pénètrent dans le corps par voie respiratoire, alimentaire ou cutanée. Pour l’allergie au pollen, le contact avec l’agent allergisant se fait par voies respiratoires, on parle de pollinose.
En ville, la pollution atmosphérique aggrave les allergies aux pollens pour deux raisons. Tandis que certaines particules polluantes modifient la structure des pollens qui deviennent plus agressifs, la pollution fragilise nos muqueuses.
Les causes sont au croisement de deux facteurs :
L’hérédité joue un rôle important. Un individu dont un des parents est allergique a 30% de risque d’être atteint d’allergie. Si les deux parents sont atteints, le risque est de 60%. L’allergie peut toutefois sauter une génération.
L’exposition aux allergènes crée une sensibilisation progressive aux substances allergisantes. Ce facteur environnemental est la partie la moins bien connue de l’allergie.
L’allergie est un problème de santé publique qui touche une partie importante de la population. En France 10 à 20% de la population est allergique au pollen. Les allergies respiratoires sont au premier rang des maladies chroniques de l’enfant.
Changement climatique, pollution atmosphérique, pollen : un cocktail diabolique ?
Alors que les allergies au pollen se multiplient dans la population, une étude de l’Agence nationale de sécurité alimentaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), publiée jeudi 20 mars 2014, met en garde sur l’impact aggravant de l’élévation des températures et de la présence de polluants chimiques dans l’atmosphère sur ces réactions allergiques. On peut rajouter les oxydes d’azote et les particules fines qui sont une composante importante des polluants de l’air à cause des véhicules thermiques et du chauffage urbain.
Les arbres sont émetteurs de pollen et peuvent être suspectés d’être allergènes.
Le réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) a publié en 2016 un guide d’information sur la végétation en ville, qui donne quelques messages utiles pour les non-initiés.
L’allergie au pollen est une maladie dite environnementale, c’est-à-dire qu’elle est liée à l’environnement de la personne et non à un agent infectieux, par exemple. Pour cette raison, on ne peut considérer l’allergie uniquement d’un point de vue médical, elle doit être traitée de manière environnementale qui est le seul moyen de faire de la vraie prévention.
Selon le RNSA, la suppression de toutes les plantes incriminées ne résout pas le problème. Le faire conduirait au résultat à l’inverse des objectifs sanitaires poursuivis. Il s’agit au contraire d’une réflexion raisonnée sur l’organisation et la gestion des espaces verts. L’allergie ne doit pas supplanter d’autres considérations, mais être un facteur pris en compte dans le choix d’un projet.
Pourquoi le pollen d’une plante est-il allergisant ?
L’allergie est causée par des particules protéiques qui sont libérées par les grains de pollen. C’est la nature de ces protéines et leur quantité qui sont responsables de l’allergie.
- La taille du pollen est importante également, car plus un pollen est petit, plus il est léger, plus il restera longtemps dans l’air et plus il pourra pénétrer dans les voies respiratoires hautes.
- La quantité de pollen émise dans l’air par la plante a aussi une importance. Plus la plante produit de grains de pollen, plus le risque d’exposition allergique est élevé.
Comment reconnaître les plantes aux pollens allergisants ?
Une notion importante dans la reconnaissance des plantes allergisantes est celle du mode de dispersion du pollen de la plante, il peut être essentiellement entomophile (la pollinisation se fait par des insectes), ou anémophile (le pollen est transporté par le vent).
On reconnaît les plantes anémophiles grâce aux adaptations qu’elles ont développées pour augmenter leurs chances de fécondation
Le potentiel allergisant dépend de plusieurs facteurs :
La quantité de pollen dans l’air : plus il y a de pollen dans l’air plus une personne allergique risque de manifester une réaction.
- La sensibilité des individus : Pour une personne peu allergique, une grande quantité de pollen dans l’air est nécessaire pour produire une réaction allergique. Au contraire une personne très allergique manifestera une réaction avec peu de
- Le potentiel allergisant de chaque plante : plus il est élevé, plus la quantité de pollen nécessaire à provoquer une réaction allergique est
Comment agir ?
Instaurer de la diversité dans les aménagements paysagers permet tout simplement de diminuer la concentration de pollen d’une même espèce dans l’air. Selon le potentiel allergisant, le degré de diversité nécessaire à réduire le risque d’allergie varie. Les espèces ayant un faible potentiel allergisant, peuvent être présentes en plus grand nombre que celles avec un fort potentiel allergisant.
De plus, les objectifs de réduction de l’allergie rejoignent ceux d’une bonne gestion en limitant la part de certaines espèces. Ceci permet de diminuer le risque d’allergie et rend aussi le patrimoine végétal d’une ville moins sensible à une épidémie.
Le guide de la végétation du RNSA propose un tableau de comparaison des différentes espèces d’arbres selon leur potentiel allergisant, reproduit ci-dessous.
Il est intéressant de constater que le bouleau a un potentiel allergisant fort, alors que celui des platanes, chênes, hêtres ou des tilleuls est modéré, et celui des châtaigniers ou des ifs est faible ou négligeable. Les personnes sensibles éviteront aussi de planter chez eux noisetiers, cyprès, charmilles, oliviers ou frênes qui ont tous un fort potentiel allergisant.