Originaire du Caucase et importé sans doute pour ses capacités à constituer des haies occultantes et bien vertes toute l’année, ce végétal à la pousse rapide, est en train d’envahir de nombreuses forêts dont celle de Fausses-Reposes. Il est connu sous les noms de laurier du Caucase ou laurier cerise.
La forêt de Fausses-Reposes, ancienne forêt de chasse, s’étend sur huit communes de l’ouest parisien et appartient à̀ deux départements : Les Yvelines et les Hauts-de-Seine. Cette forêt domaniale de 630 ha est essentiellement peuplée de châtaigniers et de chênes ; on y trouve aussi hêtres, érables, merisiers, bouleaux, frênes, sorbiers etc. Une grande richesse de feuillus ! Et qui dit biodiversité́ des arbres, des arbustes, de tous les végétaux, dit aussi biodiversité́ des champignons, et de la faune : nombreux insectes, oiseaux, chauve-souris etc.
Donc tout irait bien, ou presque – s’il n’y avait pas les EEE ! Mais qu’est-ce qu’une EEE ? Les scientifiques définissent une Espèce Exotique Envahissante comme une espèce dont l’introduction par l’Homme (volontaire ou fortuite), l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats et les espèces d’origine, avec des conséquences écologiques, économiques et sanitaires négatives. C’est une cause importante de perte de biodiversité́.
Alors, que faire face à cette menace ? Des solutions existent-elles ? Après avoir observé́ que l’hiver la forêt de Fausses-Reposes restait verte, les bénévoles de l’association « Environnement Fausses-Reposes » se sont rendus compte que l’envahissement était important et que les lauriers du Caucase se multipliaient de plus en plus vite. L’atteinte est plus importante en périphérie de forêt, mais l’envahissement à tendance à̀ gagner les parcelles plus centrales. Aucune parcelle n’est présentement épargnée.
Ce végétal très vivace utilise deux modes de reproduction :- Prunus laurocerasus fait des fleurs qui se transforment en fruits ; les fruits sont consommés par certains oiseaux qui disséminent les graines grâce à leurs fientes. Prunus laurocerasus se multiplie aussi et surtout par développement des racines qui drageonnent, par marcottage et par germination des souches. L’observation est facile à̀ faire, il suffit d’essayer de tirer sur un petit laurier, c’est un écheveau de racines qui apparait. De janvier à juin 2019, avec l’autorisation de l’ONF et un partenariat avec l’association ESPACES, de nombreux bénévoles, pas toujours les mêmes, ont participé́ à l’arrachage des sujets les plus jeunes (moins de 30 cm), et à l’annelage (découpe d’un anneau de 10 cm d’écorce) des sujets les plus agés. Les dits bénévoles se sont aperçus très vite qu’ils auraient besoin de l’aide de treuils et de chevaux (ceux de l’association ESPACES) pour arracher et débarder les troncs, ce qui nécessite des moyens… Un dossier de demande de subvention auprès de la région Ile de France a donc été constitué et une « lettre aux élus » des villes concernées a été envoyée. Un partenariat avec une école d’Environnement a été passé, des étudiants vont réfléchir, se documenter et travailler en forêt.